Projet d’un laboratoire à l’APSAJ

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Intention : « Intervenir dans le milieu, sur le milieu, avec le milieu ».

Il s’agit d’un travail de recherche visant à dégager les grandes lignes d’un projet de laboratoire au sein de l’association APSAJ.

#Problématique

Cette communication porte et accompagne la constitution d’un laboratoire de recherche, adossé à l’association de prévention spécialisée APSAJ.

##Qu’est ce qu’un laboratoire ?

Un laboratoire est un lieu institutionnel dans lequel se regroupe un certain nombre d’acteurs, pour y mener des recherches à caractère scientifique. Ces recherches donnent lieux à des publications, des communications (conférences, colloques) et des formations (notamment d’acteurs ressources, mobilisés au cours ou au départ de la recherche).

Quelle est la place du laboratoire dans l’APSAJ ? Quelle est l’attente de l’institution vis-à-vis du laboratoire ? Comment conçoit-elle son activité, sa fonction et sa mission ?

En quoi l’existence et l’activité du laboratoire envisagé, constituent-elles un outil intéressant pour l’APSAJ ?

La pertinence du laboratoire réside dans la formulation des objectifs qu’il se donne et dans sa capacité à enrichir la démarche de socialisation menée par les acteurs sur le terrain de l’APSAJ.

Ce laboratoire se donne pour objectif de former des émancipateurs, par la sensibilisation, le recrutement et la mobilisation de personnes et groupes ressources (chercheurs, formateurs, éducateurs, habitants – jeunes et adultes-) sur le terrain de la prévention spécialisée.

Son but est de construire une activité d’expertise interne à l’association APSAJ, pour accompagner et favoriser une dynamique de développement endogène, à partir d’une démarche de recherche action.

Pour ce faire l’intention du laboratoire est d’effectuer une intégration progressive des jeunes, des habitants adultes et des éducateurs pour former des groupes de culture visant à modifier les modes d’interactions belliqueux qui se manifestent, de manière récurrente, à l’échelle inter-arrondissement et/ou intra-arrondissement [1]. Dans cette perspective, nous prendrons comme épicentre les jeunes et adultes habitants le secteur de l’APSAJ.

##Comment s’organise l’activité de ce laboratoire ?

La finalité du laboratoire est de déboucher sur quelque chose d’utile pour tous, en explorant les obstacles internes et externes aux institutions, ainsi que les dimensions subjectives et sociétales dans lesquelles les acteurs et les évènements sont inscrits [2]. Dans cette perspective, le laboratoire de l’APSAJ se propose de construire, chemin faisant, une intelligibilité du phénomène d’affrontement inter-quartiers qui préoccupe la collectivité dans son ensemble et nous installe dans l’impuissance depuis plusieurs décennies [3].

#Réunion du 29 janvier 2019

Cette première rencontre, réunissant le collectif CEDREA, l’IRTS et l’APSAJ, a pour objectifs de relancer les activités de CEDREA et de constituer un comité scientifique pour accompagner la démarche de recherche-action menée sur le terrain de l’APSAJ.
La recherche-action portée par le laboratoire, vise d’une part à produire des connaissances théoriques sur le sujet étudié, et d’autre part à développer, dans la pratique, une dynamique de formation in-situ, animée par l’intention de permettre à des jeunes résidents dans des quartiers antagonistes, de sortir de la spirale de la violence (notamment sur les secteurs Cambrai/Riquet ; 18/19 ; Riquet/ 11).

Paramètre visé, comment transformer la conception dichotomique de l’espace entre cités ou quartiers attenants ? Ce paramètre constitue-t-il une variable suffisante pour « stopper les rivalités entre quartiers » ?

#Etat des lieux et construction de l’objet de recherche

##Etat des lieux

Questions à explorer :

  • Intérêt à prétendre au titre de « site qualifiant » ?
  • Comment articuler la dimension de production de connaissances, de formation et d’ancrage de terrain, en associant les publics visés ?
  • Recherche sur les pratiques pédagogiques et recherche avec et sur les préoccupations des publics. Il y a matière à de multiples partenariats et développements de liens …

Récurrence du phénomène dit « rixe » ?

Le décès de plusieurs jeunes par armes à feu ou objets tranchants, l’actualité de nos secteurs d’intervention, le poids des tutelles [4] (décideurs politiques et financeurs) nous invite à nous interroger de manière approfondie et méthodique sur ce phénomène dit « rixe », de manière à développer une expertise interne à l’association.

##Objectif 1ère année

Je ne démarre pas avec une idée arrêtée de ce qu’est le dispositif de recherche intitulé « labo », mais avec celle d’une recherche-action qui, en cheminant, installe un processus de transformation sociale à partir de la question : qu’est- ce qu’un labo à l’APSAJ ?

Ce cheminement sert de support à la rencontre et à la mobilisation de groupes ressources (jeunes, adultes, parents, professionnels, ressources intellectuelles, artistiques etc.).

##Objectif 2ème année

Productions de retours d’expériences, conférences-débats, ateliers contributifs (établissements scolaires, bibliothèques, institut de formation ...).

##Objectif /Etapes 3ème année

  • Vérification de l’adéquation des nouveaux outils avec la problématique de terrain et les effets produits, suite à leurs applications.
  • Formalisation des savoirs produits et des connaissances acquises par les acteurs dans le cadre de la recherche-action.

##Objectif/ Etapes : 4ème année

Production et publication d’un livre

##Objectif de la 5ème année

Portage de l’ouvrage publié par le biais de conférences (établissements scolaires, bibliothèques, associations).

Le premier jalon a été posé lors de la réunion du 29 janvier 2019, avec la participation : de praticiens, formateurs et chercheurs [5].

[1Conflits de mitoyenneté

[2En agissant notamment sur la pensée bloquante qui entrave la compréhension et la prévention de ce phénomène.

[3Cf. carnet de notes : 1ER décès, le 14 mai 2000, rue de Flandre.

[4Cf. Etats généraux de la prévention des rixes, journée de lancement, hôtel de ville, mercredi 3 octobre 2018

[5Cf. compte rendu.

Posté le 1er février 2019 par Tahar Bouhouia